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 Décroissance

Deux documents sonores sur la décroissance, un texte...


Voici donc deux reportages sur la décroissance qui ont été fait; un à la marche pour la décroissance qui a eu lieu de mai à Juillet 2005 et un autre chez Henri et Roseline dans les Landes. Un texte de réflexion sur les conditions anthropologiques de la décroissance accompagne les reportages...


La marche pour la décroissance a eu lieu entre Lyon et Magny-Cours, lieu du Grand-prix de Francede formule un, dans le but de manifester contre le gaspillage des ressources naturelles et en faveur d'alternatives économiques. reportage d'une heure trente.


Penser la décroissance : La décroissance est un mot dont la sonorité est  neuve pour beaucoup d’entre-nous, et pourtant son sens semble aisément compréhensible dans un monde où si tout le monde ne sait pas en quoi consiste la décroissance, chacun sait précisément ce qu’est la croissance. Les idées de la décroissance, bien plus nombreuses qu’on ne le pense, proposent de repenser le développement, ou de ne plus penser l’économie à travers l’unique prisme de la croissance, unique étalon du bonheur humain pour l’homo economicus...

La vie au grand air : Henri et Roseline vivent au fin fond de la forêt, dans le départements des Landes et ils y sont heureux. Ils ont fait un choix de vie qui se veut "décroissant" et qui remonte à quelques dizaines d'années maintenant. L'important c'est bien de vivre en harmonie pour ne pas dire en cohérence avec la nature, désaliéné d'une société économique qui a concentré sur l'argent  la force de tous les désirs possibles ( ... aurait pu écrire Simone Weil). Ils vivent dans un petit châlet fait de leurs mains et se déplacent le plus souvent à vélo. Ils échangent leur production maraîchère contre de petits services: une pompe à eau, des outils, du fumier pour le jardin... Ecouter donc La vie au grand air  reportage de 45 minutes. Bientôt des photos en ligne

C'est aussi Henri que vous pouvez entendre dans le reportage sur les grigri... Les grillons..

Du lien:

Le journal de la décroissance: http://www.casseursdepub.net/journal/

Des articles: de Serge Latouche: http://www.monde-diplomatique.fr/2003/11/LATOUCHE/10651 et http://verts-economie.net/article.php3?id_article=6

 Alternatives économiques: http://www.alternatives-economiques.fr/site/221_004.html

Des revues: http://www.passerelleco.info et http://www.revuesilence.net

Un livre
: Disponible sur un merveilleux site canadien qui propose des oeuvres classiques, le livre "La décroissance" ( titre original de 1971
The Entropy Law and the Economic Process) de Georgescu Roegen Nicolas qui constitue un roboratif ouvrage économique sur le sujet de la décroissance.

Des sites
: http://decroissance.info/
et  www.decroissance.org

 

 

                                                                                    Retour à la nature et décroissance



    Cette notion de décroissance qu'il faut considérer comme partie entière de la pensée économique, même si elle est minoritaire et conteste le modèle économique dominant, pose, avec acuité, la question des besoins et leur histoire. Cette acuité n’est pas sans nous évoquer, avec un certain sourire, le cynisme de la philosophie antique qui couplait un ascétisme morale et physique. Diogène de Sinope était décroissant, c’est certain, mais cela nous apprend surtout que les questions de la décroissance ne sont pas neuves ; anciennes voire antiques, mais dans notre environnement économique et politique elles prennent une autre saveur, bien plus intéressante peut-être. Il y a un véritable effort d’intégration de ces modes de vie décroissants à la société économique moderne dans laquelle nous vivons; Même quand les « décroissants » ont décidé de vivre leurs idées ( car c’est bien de cela dont il s’agit) en milieu rural, retirés, dans le sentiment d’une vie “ hors le monde ” que l’on peut connaître lorsque l’on a choisit, comme certains, de vivre au milieu de la forêt, sans eau, sans électricité. Je me suis plutôt attaché, durant l'été 2005, à observer les gens de la décroissance qui vivaient en milieu rural, opérant un retour à la nature, bien que la décroissance soit présente également en milieu urbain, posant dans ce cadre la question de l’expérience de la pauvreté sous un autre angle.

    Retour à la nature

    Certains on fait la démarche de quitter leur milieu de vie,  pour un “ retour à la nature”; dénommés “ Néo-ruraux ”. La plupart d’entre eux sont d'anciens citadins et ont décidé de s’installer dans des éco-lieux, des éco-villages. Le mouvement de retour à la nature a déjà été traité dans les années soixante-dix, par la sociologie notamment[1]. Ce mouvement devenu évident au sortir de la « révolution de 68 » n’est pas sans rapport avec celui contemporain. On peut considérer les contenus idéologiques semblables, et le second l'héritier du premier, bien que le contexte politico-économique soit bien différent. Ces études sociologiques des années soixante-dix ont fortement marquées ce mouvement néorural  par des concepts comme la marginalité ou l’utopie. Des concepts auxquels les acteurs eux-mêmes se sont identifiés à l'époque, ce qui n’est plus le cas aujourd’hui. On peut se demander si le concept de marginalité peut encore nous permettre d’aborder correctement ces phénomènes. De même il est difficile de penser l’idée d’utopie concernant ces modes de vie comme centrale, notamment parce que les idées de mai 68, qui ont fait utopie, sont aujourd’hui largement intériorisées par les acteurs, nés le plus souvent après soixante-huit, et qu’elles apparaissent pour le coup beaucoup plus légitimes, sans que l’on ait d’ailleurs besoin de parler, idéologiquement de “ révolution”.  L’utilisation du mot à des fins stigmatisantes n’est plus que rarement en vigueur chez ceux qui n’ont pas choisi ces modes de vie et qui se posent en observateur; une certaine compassion naît, même, de ce regard. Les intéressés présentent leurs intentions comme “ alternatives ”,  la viabilité de certains projets leur donnent raison. La sociologie insistait également sur le caractère impropre du terme de « retour à la nature », dans la mesure où les protagonistes du dit « retour » n’ont jamais été des ruraux, et préférait mettre l’accent sur l’aspect économique en parlant de « recours à la nature », la nature comme refuge pour des individus qui le plus souvent s’installaient en milieu rural après avoir été exclus de la société économique ou après l'avoir réfusée[2]. Même si elle reconnaît historiquement l’origine paysanne de la plupart des français, la sociologie ne trouvait pas pertinent le vocable; peut-être qu’à ce titre elle ne regardait pas suffisamment  l’homme à l’échelle de l’espèce.

On aura bien compris que l’une des raisons du choix d’un retour à la nature est écologique. Il peut se faire dans un éco-lieu ou éco-village, espace où est diffusé un esprit écologique, qui peuvent être régi par des chartes de bons comportements écologiques. Quand on crée un éco-lieu on peut décider de faire un hameau sans voiture; soit, plus que d'interdire la présence de la voiture dans le village; prendre comme principe de fondation l'inaccessibilité géographique du lieu aux véhicules motorisés: un éco-lieu uniquement accessible à pied par exemple. La motivation écologique au retour à la nature est très présente, elle aide les individus à retrouver un mode de vie "cohérent", plus respectueux de leurs envies et de l’écosystème: on cultive soi-même son potager sans engrais chimique, ni pesticide, mais on paille les surfaces cultivées pour économiser l’eau et on utilise du crottin de cheval et du purin d’ortie; on récupère l’eau de pluie, mais on n’utilise pas “ l’électricité nucléaire ”; on ne prend pas la voiture, surtout pas, évidemment, pour faire moins d’un kilomètre. Ces décisions de vie se rapproche déjà des idées de la décroissance qui élaborent une longue argumentation sur les questions écologiques. Il y a bien une dimension écologique du phénomène, mais on n’arrive pas forcément à la décroissance par cette unique porte d’entrée. 

Le retour des techniques

    De ce mode de vie écologique découle d’autres bénéfices appréciables, qui génèrent une écologie de la vie. Dans son “ panorama du milieu technique ”[3], Georges Friedmann souligne la notion de présence dans un “ monde naturel ”, une existence sans médiation, il est vrai dans une société pré-industrielle. C’est cette notion de présence ; aux individus, aux choses, au Monde, que vise le retour à la nature. Ce choix modifie nombre de relations à nos “ allants de soi ” culturels et techniques. On refuse le téléphone portable (voire le téléphone), la voiture que l’on troque contre le vélo, les impératifs horaires, ou les rythmes de vie sociaux (l’heure des repas par exemple[4].) Ces différents choix sont autant de résistances aux modes de vie moderne, autant de manières de refuser les médiations, au profit du contact direct avec les choses, les processus, les individus ; la possibilité d’un plaisir à mesurer son être aux saisons, au rythme de la nature, autant de sources de bien-être. Le retour à la nature est aussi un retour aux techniques, comme les entend François Sigaut dans une très belle préface d’un recueil de textes d’André-Georges Haudricourt[5]. Un retour de la technique face à une technologie dont la compréhension de l’homme moyen a été complètement exclue. En retrouvant des outils, des “ mécaniques ”, des savoir-faire techniques, des façons de construire qui lui sont accessibles, l’homme retrouve des instruments à sa mesure. C’est le cas pour le vélo, outil, particulièrement apprécié des néo-ruraux écologistes et autres « décroissants »[6], parce qu’il ne pollue pas, tout d’abord, et qu’il est “ bricolable ”, réparable par ses propres soins. Franck Michel l’a très bien compris, qui écrit: “A moins d’en briser le cadre qui est la colonne vertébrale du cycle, la remise en selle -et en route- d’un vélo momentanément immobilisé n’est presque jamais impossible: un pneu crevé, des freins usés, une chaîne tombée, et même une selle volée, restent des situations gérables qui ne nécessitent ni frais considérables, ni transferts  technologiques. Le vélo est un moyen de communication et de transport à la mesure de l’homme, ce qui n’est pas rien! ”[7] De même l’on veut construire sa maison soi-même; maison en paille, maison en pierre, souvent en respect avec les techniques de construction traditionnelle de la région d’accueil[8]. Le retour à la nature nous fait rejoindre le mythe de Robinson Crusoé et celui de l’auto-construction[9],  mais aussi ceux de l’auto-subsistance et du droit de se nourrir soi-même, celui du bon sauvage avec le glanage et la cueillette. Ces mythes ne sont que des mythes pour ceux qui vivent encore dans la (sur)modernité[10], le retour au rural permet à nombre d’individu de les réaliser, c’est en cela peut-être qu’il ne s’agit plus d’une utopie[11].

    Une philosophie de la décroissance?

La dimension des besoins n'est pas sans importance dans la  décroissance. En cherchant à réinventer la vie pour eux, en s’installant dans des conditions que certains jugeraient plus que précaires, bien qu’eux même « ne vivent pas cela comme un inconfort », les néo-ruraux ont apprit à limiter leur besoin, savoir attendre, respecter les rythmes de vie pour soi et les saisons pour la vie végétale ( on ne mange que des légumes et fruits de saison) pour finalement accéder à une espèce de stoïcisme et de cynisme néo-rural; plaisir spirituel qui ne fait qu’augmenter celui des intéressés.  Il s'agit du cynisme au sens où l'entendait la philosophie antique. le cynisme de Diogène de Sinope qui en voyant un enfant boire dans le creux de sa main décidait de se séparer de sa gamelle devenue superflue. Ausone lui écrivait cette épitaphe:" Une besace, un pain d'orge, une bure, un bâton, une coupe, tel était le maigre équipement du cynique: mais à  présent il pense que c'était déjà trop. Car voyant un jour un bouvier en train de boire, dans le creux de sa main, il se dit en lui-même "pourquoi donc te porté-je encore, coupe inutile?" La philosophie antique  recèle d'exercices spirituels ( Voir Hadot) , le cynisme est une voie vers un ascétisme tant moral que physique, et en ce sens cette philosophie pose la question des besoins: ce dont nous avons ou pas besoin pour vivre dans un but de bien-être.  Le questionnement sur les besoins dont Ivan Illich (voir référence) nous invite à réaliser une Histoire, est très présent à travers la démarche de la décroissance, même si ceux qui vivent selon ses principes ne se réclament aucunement de la philosophie antique. En quelques sortes ils incarnent des cyniques modernes et  certains comme Simueli ( voir référence) n'ont pas hésité à relever la similitude. A travers un questionnement sur les besoins[12], le mode de vie néo-rural questionne bien évidemment le mode consumériste contemporain et le critique de l’intérieur, avec un regard distancié, façon de résistance face à un mode de vie critiquée.



      La décroissance

    Il semble que la décroissance constitue un nouvel axe de développement pour  le mode de vie néo-rural. La décroissance qui est un concept qui a ses penseurs comme l’économiste Serge Latouche, Paul Ariés, etc... reste une idée assez facilement “ appréhendable ” par tous et qui, semble-t-il, commence à connaître un assez grand succès dans les milieux altermondialistes. Il en est de même chez les néo-ruraux puisqu’elle soutient en grande partie leur choix de vie: la décroissance se définit en miroir avec la croissance, en somme il s’agit de ne plus courir après la croissance économique et d’arrêter le développement qui n’est pas infini; Il s’agit de ne plus consommer pour consommer, de se passer de ce dont on n’a pas forcément besoin: réfrigérateur, télé, voiture en ville. Nombre de désirs qui recoupe l’envie des néoruraux qui ont encore, par rapport aux citadins, bien plus de possibilités de ne pas consommer puisqu’ils peuvent vivre en auto-subsistance. Ceux qui sont partis, du fait de leurs convictions, vivre à la campagne, en forêt, découvrent aujourd’hui (c’est le cas de ceux qui m’ont accueilli dans leur éco-lieu) le concept de décroissance[13], n’hésitent pas à s’y identifier, et se dire “ décroissants ”; découvrant qu’ils faisaient, comme Monsieur Jourdain faisait de la prose, de la décroissance sans le savoir. Le phénomène d’identification à la décroissance est très fort, il a pour mérite de fédérer nombre d’individus, avec le plaisir de se sentir moins seul dans une attitude qui s’assimile à une résistance. Il fait aussi se recouper les différents milieux altermondialistes, écologistes, dans lesquels un même individu peut être pris: “ faucheur volontaire ”, “ décroissant ”, "écologiste", "anti-nucléaire", "mouvement anti-voiture" ou pro-vélo, ou encore partis politiques. Cette multiplicité des engagements chez les individus n’est en aucun cas une dispersion idéologique, mais bien le résultat d’un principe fort, qui régit la vie de ceux qui adhèrent à l’idée de décroissance: la volonté explicite de cohérence. Le principe de cohérence se manifeste quand on se demande avec quel matériel non polluant (support, peinture...) les affiches d'une manifestation vont pouvoir être réalisées; quand on veut faire un éco-lieu et que l’on questionne le besoin d’avoir une voiture ou pas, la légitimité de l’utilisation d’un groupe électrogène, d'une moto-pompe etc... Ce même principe de cohérence fait tomber la contradiction à première vue d’un engagement  multiple, velléitaire; bien au contraire il permet de lier pensée et action et de permettre à celui qui le suit d’accéder à un certain sentiment de liberté[14].

    L’idée de décroissance qui à l’heure actuelle tente de se former politiquement, permet aux identités de se cristalliser autour d’une idéologie, ce qui n’est pas une petite chose. Elle apporte un cadre théorique aux individus qui veulent vivre sur un mode décroissant  bien que ceux-ci n’en aient pas toujours besoin dans la mesure où ils ont déjà largement pensé leur mode de vie dans un souhait de réinventer la vie pour eux même. Elle donne le secret espoir d’un autre mode du politique. Elle rallie nombre de gens (une marche pour la décroissance a eu lieu en juin de cette année que j’ai suivi, qui a permis de nombreuses rencontres avec des élus de petits villages qui adhéraient sans mal à l’idée de décroissance)[15] ce qui fait espérer un véritable changement socio-économique dont l’issue pour certains semblent inévitable dans la mesure où la fin du pétrole comme énergie disponible est proche. Le point de vue que je développe ici ne concerne que ceux qui ont décidé du retour à la nature, et qui y sont. Mais il reste à savoir comment on décide un tel mode de vie et quels sont les aspects cognitifs qui accompagnent cette décision, car il apparaît qu’aujourd’hui le retour à la nature ressemble plus à un “ grand saut ” qu’à une décision tranquille[16]; mais aussi quelle est cette attirance “ exotique ” que procure le phénomène et qui est engendrée par les mythes qui y sont contenu?

On peut voir les mouvements de la décroissance (comme les autres mouvements dits « altermondialistes ») comme une “ pensée contre... ”[17]. On peut voir aussi la situation comme la remise en cause du système sociétal par la critique des besoins, la remise en cause des valeurs par une critique de l’intérieur qui pousse à l’attitude comparatiste, la prise en compte du développement humain dans l’évolution (quand on aborde la question de l’avenir de l’Homme, on n’en vient inévitablement à explorer le passé de l’espèce humaine, j'entends par là mettre en perspective le parcours de l'humain et son rapport avec son environnement depuis son apparition sur terre. Le point de vue evolutionnaire dans l'argumentation ecologique est déjà très présent, il nous est évident au moins depuis qu'est apparu dans le discours ecologique, à destinantion du grand public, l'injonction à  "préserver la terre pour les générations futures"), l’utilisation de la nature comme médiatrice d’une opposition au monde moderne quand la nature est un réservoir inépuisable d’arguments et de métaphores ( qui sont présentes dans la diversité florale et culturale des jardins des éco-lieux), la critique d’un monde qui a peut-être dépassé ses limites, la résistance du local face au global et le développement du local dans une perspective d’économie décroissante.

 

                                                                                                                                                                                                                                                                         Salles, Rouen, octobre 2005.

    On  peut lire diverses choses pour comprendre ce qui se passe.

 

Un regard anthropologique:

Augé Marc, Non-lieux, introduction à une anthropologie de la surmodernité, Paris, Seuil, 1995.

Barraud Jacques, “ Les hommes dans la nature, esquisse d’une histoire naturelle des sociétés et des moeurs humaines ”, pp 9-58, in Histoire des moeurs, tome 1, Sous la direction de Poirier Jean, Paris, Encyclopédie de la pléiade, Gallimard, 1990.

Clastres Pierre, La société contre l’état, paris, minuit, 1974.

Haudricourt Georges, La technologie, science humaine recherches d’histoire et d’ethnologie des techniques, préface de François sigault, Paris, Editions MSH, 1995.

Michel Franck, Voyage au bout de la route, essai de socio-anthropologie, La Tour d’Aigues, Editions de L’Aube, 2004.

Moscovici Serge, Hommes domestiques et hommes sauvages, Paris, UGE, 1974.

Sahlins Marshall, Age de pierre, âge d’abondance, l’économie des sociétés primitives, Paris, Gallimard, 1972.

L'aspect spirituel de la philosophie antique et son rapport avec l'idée de décroissance:

Hadot Pierre, Exercices spirituels et philosophie antique, Paris, Albin Michel, 2002.

Hadot Pierre, Qu’est ce que la philosophie antique? Paris, Gallimard, 1995.

Paquet Léonce, Les cyniques grecs, fragments et témoignages, Ottawa, Presse de l'université, 1988 ( une version édulcorée est éditée sous le même titre à la librairie générale française, en Livre de poche, Paris, 1992.)

Simueli E, Modern hippies and ancient cynics. A comparison of philosphical and political developements and its lessons, dans les cahiers d'histoire mondiale, n°12-1970, pp 490-514.

Une philosophe:

Weil Simone, L’enracinement, prélude à une déclaration des devoirs envers l’être humain, Paris, Idées/Gallimard, 1949.

Weill Simone, Réflexion sur les causes de la liberté et de l’oppression sociale, Paris, Folio-Gallimard, 1998.

La question des besoins:

Illich Ivan, “ L’histoire des besoins ” in La perte des sens, Paris, Fayard, 2004.

Spingborg Patricia, The problem of human needs and the critic of civilization, london, Alen and Unwin, 1981.

La sociologie:

Fabre Daniel et Lacroix Jacques, Communautés du sud, Tome 1 et 2, Paris, UGE, 1975.

Friedmann Georges, Où va le travail humain? Paris, Gallimard, 1963.

Hervieu Bertrand et Leger Danielle, Des communautés pour les temps difficiles, néo-ruraux ou nouveaux moines, Paris, Centurion, 1983.

Hervieu Bertrand et Hervieu-Leger Danielle, Le retour à la nature, Paris, Seuil, 1979, réed 2005 aux éditions de l’Aube.

Simmel Georges, Philosophie de la modernité, Paris, Payot et Rivages, 2004.


[1] Hervieu Bertrand et Hervieu-Leger Danielle, Le retour à la nature, Paris, Editions de l’Aube, 2005.

[2] Op.cit, p 9.

[3] Friedmann Georges, Où va le travail humain? Paris, Idées/Gallimard, 1963, pp 43-44.

[4]L’absence d’heure fixe pour manger n’implique en rien une novation particulière puisque le comportement “ frondeur ” est lié à l’existence même du rythme social et qu’il se construit autour et contre, ce qui n’empêche pas un sentiment de novation ou de liberté de la part des acteurs

[5] Haudricourt André-Georges, la technologie, science humaines, Paris, Edition MSH, 1995.

[6] De nombreuses associations faisant la promotion du vélo en ville existent dans les grandes villes françaises : on peut citer Vélorution ( www.velorution.org ) installée un peu partout en France, ou encore Pignon sur rue à Lyon ( www.pignonsurrue.org ), l’association Sabine à Rouen et au Havre. Ces associations ont pour la plupart crée des ateliers vélo où les membres associatifs viennent bricoler le leur avec les outils de l’association en échange d’une modeste contribution annuelle. A noter qu’un prochain documentaire sera mise en ligne qui a été fait partiellement à Lyon chez Pignon sur rue.

[7] Michel Franck, Voyage au bout de la route, essai de socio-anthropologie, Paris, Editions de l’Aube, 2004, p 76.

[8] Ce qui n’est pas sans un intérêt pour l’ethnologie, dans la mesure où cela concerne aussi les préservations du savoir-faire et du patrimoine architectural.

[9] La construction de la maison en paille fabriquée avec peu d’argent est un des symboles de ce mythe de l’auto-construction.

[10] On a estimé devant moi une maison en paille, vue sur un catalogue féminin grand public, vendue au public (non-averti, qui construit une maison en dehors de tous les principes de l'auto-contruction, en passant par le biais d'un entrepreneur pour construire un des grands symboles de la décroissance) 100 000 euros, à 1500 euros. La personne qui m’a fait l’estimation a elle-même construit sa maison tout en bois, d’une superficie de 20 mètres carré, avec 3100 euros. D’autres m’ont déclaré, avec un mode plus rudimentaire de construction et une structure de toiture différente, l'existence de maisons en paille à 400 euros dans des éco-lieux en Bretagne, sans que je puisse moi-même vérifier les propos qui tendent parfoisà l'optimisme forcené de la part de ceux qui veulent vivre le "rêve" de la décroissance. Dans tous les cas le prix pour une auto-construction est plus qu'abordable, e comparaison avec le prix du marché, pour celui qui prend le temps de construire et qui trouve un terrain abordable, ce qui est encore possible dans certaines régions françaises.

[11] On se souviendra de l'étonnement naïf, certainement lié au contact d'un mode de vie qui auparavant aurait constitué pour lui une utopie, de l'ethnologue devant le peu de temps passé de certains peuples, au travail dans les champs, pour subvenir à leurs besoins: c'est le cas de Philippe Descola chez les achuars; ou bien de Pierre Clastres et Marshall Sahlins ( voir conseil de lecture.).

[12] Qui se pose bien évidemment dés l’intention de l’installation et même avant, et qui continue même pour ceux installés depuis plus de 5 ans, comme un désapprentissage d’une existence consumériste.

[13] Notamment à travers le journal “ La décroissance ” publié à Lyon ( qui va devenir d'ici sous peu capitale de la décroissance tant le nombre d'associations concernées par le sujet est grand) et distribué en France en kiosque à journaux.

[14] “ La liberté véritable ne se définit pas par un rapport entre le désir et la satisfaction, mais par un rapport entre la pensée et l’action ” écrit Simone Weil dans Réflexion sur les causes de la liberté et de l’oppression sociale (Folio-Gallimard, 1998.) Les "décroissants" pourraient faire leur credo de cette phrase, de même ce qu’écrit Simone Weil sur la liberté, n’est pas sans toucher celui qui veut vivre de “ ses propres mains ” le retour à la nature dans une fin des besoins: “ On ne peut rien concevoir de plus grand pour l’homme qu’un sort qui le mette directement aux prises avec la nécessité nue, sans qu’il ait rien à attendre que de soi et tel que sa vie soit une perpétuelle création de lui même par lui même. ” Soit construire sa maison, faire pousser ses propres légumes, réparer son vélo...

[15] Dans nombreuses discussions il est amusant d’entendre le sens commun étaler volontiers lors de conversations de dîner des idées sur le monde actuel, notamment sur la structure de l’emploi, qui étaient déjà celles de Georges Friedmann dans les années cinquante.

[16] On a déjà écrit, plus haut, que le retour à la nature pouvait être un “ recours ”. or il est vrai que l’on m’a souvent dit qu’il y avait de meilleures chances que l’on comprenne cette manière de vivre si on avait fait soi-même l’expérience de la pauvreté.

[17] “ Faut pas être contre tout ” disait cet été un passant à une jeune fille qui distribuait des tracts dans la rue et lui expliquait les principes de la décroissance. Dans ce Tout, il y a peut être tout le monde et il est vrai qu’une pensée contre tout le monde émerge dans les mouvements altermondialistes. la nature de ce Tout est à définir c’est certain., ce qui nous permettra de définir s’il y a un adversaire pour faire cohésion contre...


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